kasbah andaluz―2023
― Soustrait au tohu-bohu de la rue et blotti dans les basses-offices d’un vieil immeuble marseillais, le projet s’offre par un accès dérobé, au détour d’une volée d’escalier et dans le tintement de ses tommettes descellées. Cette séquence fragmentée, ponctuée de portes qui valent comme autant de seuils, confère à l’endroit son secret et son silence.
Derrière l’épaisse entrée médiévale, à l’huisserie sculptée d’arabesques abstraites et au vantail gansé de clous, s’annonce un espace d’un seul tenant, offert à son patio où bruissent et dansent en ombres chinoises jasmin, bougainvillier et lauriers.
A l’élancement du plafond en voussettes apparentes, répondent les arcades scandées de la grande verrière en chêne qui, par son élégante monumentalité, s’assume comme le dispositif focal du lieu.
Par ses vantaux modulables, elle permet une déambulation fluide des personnes et de l’air naturel ainsi qu’un regard aéré et sans cesse renouvelé sur cet intérieur initialement profond, introverti et tassé.
L’aspiration à la quiétude et au retrait de ce petit et discret sanctuaire urbain se traduit également par le recours à un clair-obscur de matières brutes, denses et apaisantes qui confine au formel et à l’éloge de l’ombre.
En contrepoint enfin des boiseries à la trame rigoureuse et cannelée, portes berbères ornées de motifs amazighs et autres objets d'arts primitifs jalonnent cet espace propice au voyage ―